Un intense sentiment de bien-être et de paix...
C’est tout ce qu’elle ressentait en ce moment.
La nuit était déjà bien avancée, et pourtant, elle n’avait pas envie de dormir. Elle aurait lutté jusqu’au bout pour rester éveillée.
Son regard s’aventura à sa droite, et tomba sur la cheminée. Une douce chaleur émanait de ce brasier, alors que les flammes venaient lécher le bois en produisant ce si agréable crépitement. Elle sourit doucement, puis tourna cette fois son regard à sa gauche, vers la fenêtre.
Au dehors, il était possible d’apercevoir les flocons de neige tomber, lentement, silencieusement. Certains venaient se poser sur le sol, tandis que d’autres mourraient sur la vitre de la fenêtre, tel des beautés éphémères. Bien qu’il fasse nuit, tous ces flocons apparaissaient clairement, et reflétaient la douce lumière argentée de la pleine lune.
Un fin rayon de lumière traversait la fenêtre, et venait illuminer la jeune mage et le trésor qu’elle serrait dans ses bras.
Puis, comme pour suivre ce rayon, elle détourna le regard et baissa les yeux, les posant sur la femme qui était blottit contre elle.
Elle soupira à nouveau et sentit son cœur faire un bond, comme à chaque fois qu’elle la regardait. La femme dans ses bras dormait depuis longtemps déjà, et le son de sa respiration lente et régulière couvrait à peine celui du crépitement du feu de cheminée. Ses cheveux argentés reflétaient eux aussi la lumière lunaire, mais également celle des flammes, mariant ainsi les deux dans une parfaite harmonie. Mon dieu, qu’elle était belle !
Encore une fois, comme souvent cette nuit là, la mage sentit une larme couler sur sa joue et resserra ses bras autour de celle qu’elle aimait. Sa main gauche câlinait avec une tendresse infinie son dos, alors que la droite venait mourir dans ses cheveux, ses doigts passant et repassant dans cette si douce chevelure. Puis, tout doucement, elle commença à la bercer avec d’infinies précautions pour ne pas la réveiller.
Elle repensa alors à ce que sa compagne lui avait dit avant de dormir. La jeune mage était solide, même fier, mais pourtant elle avait fondue en larmes : des larmes de joie, de surprise, d’amour même...Toute sa volonté avait été balayée, comme un vent de tempête abattant le plus solide des chênes. Son amie lui avait dit des choses comme jamais encore la mage n’en avait entendu. Ce n’était pas de simples mots...non...c’était bien plus...Dans sa voix avait résonné une harmonie d’amour, de tendresse, de respect, d’espoir...Jamais encore on ne lui avait témoigné une aussi belle preuve d’amour. Jamais encore la mage ne s’était sentie si vulnérable, si désarmée...mais elle ne regrettait pas... elle ne regrettait rien. Elle était heureuse, sereine, en paix...
Elle soupira, encore, et repris ses caresses en souriant. Elle aurait aimé que le temps se fige et rester ainsi de longues heures, de longues nuits, et plus encore...Qu’elle se sentait bien...
Ce n’est que lorsque les premières lueurs de l’aube apparurent que finalement, elle fut vaincue et sombra dans un profond sommeil, le sourire aux lèvres...